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17 décembre 2013 2 17 /12 /décembre /2013 17:47

Allocution de  - Signature de la charte du coeur, le 13 septembre 2011

 

Madame la Présidente Isabelle WEILL,

Mesdames, Messieurs, les Présidents,

Mesdames, Messieurs, les Directeurs,

Mesdames, Messieurs,

 

Il est important pour moi d’accueillir l’association RMC/BFM dans ce ministère, parce que votre engagement force le respect : pour sauver les victimes d’arrêts cardiaques, il faut former aux gestes qui sauvent, c’est un enjeu de santé publique et c’est le sens de cette charte du coeur qui nous réunit aujourd’hui.

Je souhaite donc rendre hommage à l’action de vos fondateurs, Isabelle et Alain Weill, et saluer également le travail de toutes les associations qui comme l’Association Vauban Humanis ou l’Association ARLOD jouent un rôle important dans l’installation de défibrillateurs et la formation de nos concitoyens.

J’ai parlé d’enjeu de santé publique, et il est de taille.

Je n’ai pas besoin de vous rappeler les chiffres : la Croix Rouge Française, dans le cadre de la journée mondiale des premiers secours, a rappelé samedi dernier qu’"une personne meurt toutes les dix minutes d’arrêt cardiaque".

Chaque année, en France, l’arrêt cardiorespiratoire est responsable de 40 000 à 60 000 décès par an, soit près de 200 décès par jour. En comparaison, le nombre de tués sur les routes de France a été divisé par 4, pour atteindre les moins de 4000 victimes en 2010 !

Alors non, il n’y a pas de fatalité. Oui, il y a des gestes qui sauvent et nous pouvons largement progresser dans ce domaine : aujourd’hui, seulement 8 % des Français sont formés aux gestes élémentaires de secours et le taux de survie aux accidents cardiaques est de 2 %, contre 20 à 50% dans les pays Anglo-saxons, où le défibrillateur entièrement automatique est à disposition du grand public.

Si 20 % des Français étaient formés à ces gestes de survie, 10 000 vies seraient sauvées tous les ans.

Voilà pourquoi il faut poursuivre l’effort de formation aux gestes élémentaires, notamment en direction des jeunes.

Le Gouvernement a pleinement pris conscience de cet enjeu : depuis mai 2007, la loi autorise toute personne à utiliser les défibrillateurs automatiques. J’en parle en connaissance de cause car je suis celui qui a préparé ce décret.

C’est un progrès considérable pour la santé et la sécurité de nos concitoyens.

Autre avancée, l’arrêté du 6 novembre 2009 dit du « bon samaritain » : il vise à encourager l’initiation des personnes non médecins à l’utilisation des défibrillateurs automatisés externes.

Tout cela va dans le bon sens mais il fallait aller plus loin. La charte qui nous réunit aujourd’hui nous le permet. Elle vise la sensibilisation des salariés au risque cardiaque, au massage cardiaque et aux gestes de premiers secours, et à l’installation de défibrillateurs.

Par ailleurs et en complément, j’ai décidé de lancer un vaste programme de lutte contre la mort subite et réduire ainsi le nombre de décès.

Mes collaborateurs ont rencontré les principaux acteurs concernés par les premiers secours et les défibrillateurs : les pompiers, les SAMU, les associations agréées de sécurité civile, comme la Croix-Rouge, la protection civile, la SNSM et l’ordre des pharmaciens. Ces rencontres vont se poursuivre. Car je crois que nous devons aller plus loin.

Concrètement, je vois 4 axes de progrès :

Premier axe, l’implantation. Nous devons continuer d’implanter massivement les défibrillateurs sur notre territoire pour que chaque citoyen, premier maillon de la chaîne des secours, soit en capacité de porter secours.

Pour cela, il faut que les établissements recevant du public et les entreprises puissent être équipés d’au moins un défibrillateur. Pour donner l’exemple, dès aujourd’hui, un défibrillateur sera installé dans le hall d’accueil de l’hôtel du Chatelet. Notre réflexion doit aussi nous pousser à envisager d’équiper les grands ensembles et les lieux de vie des personnes âgées, car rappelons que les ¾ des arrêts cardiaques surviennent à domicile.

Deuxième axe, la géolocalisation. Nous devons mieux gérer le parc actuel des défibrillateurs, c’est-à-dire que nous devons les mettre aux bons endroits et mieux informer le public. L’objectif n’est pas de mettre un défibrillateur à chaque coin de rue mais de favoriser un maillage pertinent et une couverture optimale du territoire.

Pour ce faire, pourquoi ne pas envisager, une déclaration obligatoire d’acquisition et d’implantation ? Nous répondrions ainsi à la question que beaucoup se posent : « où sont-ils, et comment sont-ils surveillés ? ».

En outre, nous pourrions aussi travailler à la création d’une base nationale, qui serait consultable sur internet, les téléphones portables et les tablettes de type Ipad. Cette base serait interconnectée avec les Samu centre 15 et les pompiers, ce qui permettrait de gagner du temps et sauver des vies.

Je sais aussi qu’un registre des cas d’arrêts cardiaques survenus à proximité d’un défibrillateur devrait être bientôt opérationnel. J’en profite pour souligner l’excellent travail réalisé par le professeur Xavier Jouven, cardiologue et directeur du premier et unique Centre d’Expertise de la Mort Subite de l’Adulte à l’Hôpital européen Georges Pompidou (HEGP) ainsi que toute son équipe.

Troisième axe, nous devons renforcer la maintenance de ces appareils et faire attention à ce qu’ils restent opérationnels. Ne faisons pas comme dans certains pays où plus de 30% des défibrillateurs sont inutilisables.

Dernier point mais non des moindre, il faut développer les gestes de premiers secours. Je crois profondément que l’apprentissage des gestes de premiers secours devrait être obligatoire.

C’est déjà le cas dans certaines formations comme le BAFA ou professions comme pour devenir chauffeur de Taxis ou ambulanciers,… En 2006, j’ai créé l’Attestation de Formation aux Gestes et Soins d’Urgence pour les professionnels de santé, parce que je trouvais inconcevable qu’une infirmière ou un médecin ne sachent pas faire un massage cardiaque et qu’ils aient juste une équivalence.

Pourquoi ne pas envisager d’imposer la présentation d’une attestation de formation de Prévention et secours civiques de niveau 1 (PSC1) au moment de la délivrance du permis de conduire, comme c’est le cas en Allemagne ? Chaque année, environ 1.500.000 personnes passent leur permis et environ 750.000 sont reçues. Un tel dispositif permettrait de sauver des centaines de vies et aurait un impact évident sur les comportements. Il renforcerait la cohérence de notre politique de sécurité routière, à l’instar de l’Allemagne, de l’Autriche ou de la Suisse, qui ont été les premières à aller dans ce sens.

Former des gens lors du permis de conduire, c’est aussi leur donner la possibilité de sauver des vies en toute circonstance, par exemple lors des accidents domestiques ou de loisirs.

Vous le savez, je suis aussi ministre du travail : comme l’a montré l’Institut national de recherche et de sécurité au sein des entreprises, la formation de « sauveteurs secouristes du travail » a permis d’améliorer sensiblement les premiers secours portés aux accidentés du travail grâce à une meilleure formation.

Je puis vous assurer que je suis pleinement mobilisé pour que nous enregistrions des avancées sur ces 4 axes dans les prochains mois.

Mesdames, Messieurs,

La charte que nous signons aujourd’hui vise à sauver des vies et à épargner à de nombreuses familles des drames douloureux. Ce sont des mesures urgentes qui nous concernent tous, car nous y sommes tous un jour confrontés, de près ou de loin.

Le soutien de chacun est donc essentiel et je vous remercie pour votre engagement.

Je vous remercie.

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